vendredi 3 décembre 2010

Algérie: l'extension d'une raffinerie privée permettra d'exporter du sucre

ALGER (AFP) — L'Algérie entend passer à partir de 2009 du statut de pays importateur de sucre à celui d'exportateur en doublant pratiquement sa production qui atteindra près de deux millions de tonnes par an, grâce à l'extension d'une raffinerie du groupe privé algérien Cevital.

"Nous avons réalisé une extension de notre raffinerie de sucre à Bejaia dont la capacité de production passera dès 2009 à 1,8 million de tonnes de sucre par an contre 800.000 tonnes actuellement", a déclaré à l'AFP le président du groupe Cevital, Issaâd Rebrab.

Grâce à l'augmentation de la production de cette raffinerie située au bord de la Méditerranée à Bejaia (250 km à l'est d'Alger), Cevital pense "dégager un excédent de 900.000 à 950.000 tonnes de sucre à l'exportation et l'Algérie sera donc en position d'exporter ce produit", a ajouté M. Rebrab.

L'Algérie produit actuellement 950.000 tonnes par an de sucre entièrement destiné au marché local dont les besoins avoisinent le million de tonnes par an.

Outre Cevital (agroalimentaire, verre plat, bâtiment, automobile, grande distribution, électroménager, etc), trois anciennes raffineries publiques produisent également 150.000 tonnes par an.

"L'Algérie a expérimenté sans succès la production de la betterave à sucre dont la culture nécessite d'importantes quantités d'eau. Deux sucreries publiques ont été transformées il y a plusieurs années en raffineries", selon le président du groupe Cevital.

Pour subvenir à ses besoins, l'Algérie importe depuis 2005 un quota de 150.000 tonnes de sucre de l'Europe, en vertu d'un accord d'association avec l'Union européenne.

Elle devait importer l'essentiel de ses besoins en sucre avant 2003 et le démarrage de la raffinerie Cevital de Bejaia qui produisait alors 600.000 tonnes par an pour passer ensuite à 800.000 tonnes.

Voulant renforcer encore sa position sur le marché du sucre, le groupe Cevital vient d'investir 30 millions d'euros pour augmenter d'un million de tonnes par an la capacité de production de cette raffinerie et table sur de faible coûts de production pour atteindre les marchés étrangers.

L'Algérie, qui ne dispose pas de sucreries, importe tout le sucre roux dont elle a besoin pour le raffiner.

"La taille importante de notre raffinerie, la logistique dont nous disposons avec un terminal maritime de chargement et déchargement et des coûts bon marché de l'énergie et de la main d'oeuvre nous permettent d'être compétitifs sur le plan international", a ajouté M. Rebrab.

Le terminal maritime permet d'échapper à l'encombrement chronique des ports algériens.

"Avec l'extension des capacités de production de notre raffinerie de Bejaia à 1,8 million de tonnes de sucre pan, nous allons satisfaire tout le marché national et exporter vers le Maghreb, le Moyen orient et éventuellement vers l'Europe", a ajouté M. Rebrab.

L'Algérie ne peut toutefois actuellement exporter du sucre vers les pays de l'UE, aux termes de l'accord d'association qui lient les deux parties.

Entré en vigueur en septembre 2005, cet accord permet à l'UE d'exporter vers l'Algérie un quota annuel de 150.000 tonnes de sucre, mais n'autorise pas l'Algérie à exporter ce produit vers les marchés de l'UE.

Le président du groupe Cevital a donc entamé des démarches auprès des autorités algériennes pour obtenir de Bruxelles la possibilité d'exporter son sucre vers l'Europe.

"Nous souhaitons que notre gouvernement demande à l'Union européenne de nous accorder un contingent de 450.000 à 700.000 tonnes de sucre par an à l'occasion de la révision de l'accord d'association en 2010", a ajouté M. Rebrab.

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